Notre être, c’est l’arbre qui est en nous ? Tu connais le hêtre (Fagus sylvatica en latin), de la famille du chêne et du châtaignier ?  Tout comme lui, nous sommes faits de nœuds, de blocages et d’une vie élaborée (comme la sève) si nous devenons aussi résilients que le roi des végétaux ! Bienvenue sur ma première Citation Réaction.

citation Emmanuel Kant, Le bois dont l’homme est fait est si noueux que l’on ne peut y tailler des poutres bien droites.

Citation d’Emmanuel Kant

« Le bois dont l’homme est fait est si noueux que l’on ne peut y tailler des poutres bien droites. » Emmanuel Kant

Cette citation d’Emmanuel Kant, philosophe allemand du 18ème siècle m’a tout de suite plu.
Le bois dont l’homme est fait renvoie à l’ensemble de ce qui constitue l’humain. Il y a donc de quoi faire quelques copeaux !

Non plus sérieusement, cette comparaison me plait car je suis fasciné par les arbres, ce qu’ils évoquent, ce qu’ils sont. Mais je suis aussi subjugué par les humains. 🙂

Lien avec la motivation

Cette phrase philosophique a été utilisée par le magazine Sciences Humaines pour introduire son dossier sur le thème de la motivation (n° 268 mars 2015).

Et oui, la science étudie ce ressort humain mais a du mal à comprendre ses mécanismes très complexes !

Les nœuds qui sont en nous bloquent parfois notre élan vital, cette force vive qui nous pousse à avancer dans la vie. Je nuancerais quand même le propos un peu boisé du philosophe.

Je pense qu’on peut tout à fait trouver des belles planches bien droites en nous ! Certes les nœuds sont les bases mêmes de la vie. Les succès, les échecs, les blessures et les signes de croissance ; comme pour l’arbre. Mais nous avons des zones en nous complètement dénouées.

Fuir les déviations

Bien souvent, par peur des nœuds, nous avons tendance à vouloir suivre le fût du peuplier plutôt que la forme torsadée du chêne liège dans notre existence.

Nous oublions ainsi une part de nous. Nous mettons de côté nos blocages, nous refusons de les voir et cela nous coûte.

Ce rejet se manifeste tôt ou tard.

Dans le bois, le nœud correspond à une zone de blessure, ou naturellement un endroit d’où part une nouvelle pousse dans une autre direction que le tronc ou la branche.

Tu connais les fractales ? Ce sont des schémas qui se reproduisent sans cesse. D’un bourgeon, part une branche ; sur cette branche repartent deux tiges ; de ces tiges repartent d’autres tiges, etc.

Et à chaque fois que ce motif se recrée, un nœud se dessine. Le végétal lui-même crée ses déviations, comme s’il jouait avec l’énergie du soleil.

J’aime cette idée.

Du nœud jaillit la vie, car la sève contourne les blocages des vaisseaux du bois. Et quand ce nœud est trop important, le végétal repart de plus bas, de plus haut, de partout où c’est possible, pour toujours, toujours aller chercher la lumière.

nœud dans le bois

Un nœud dans les fibres du bois. Crédit photo Unsplash -wolfgang-hassel

Honorer ses blocages et faire circuler la sève

Tu le vois sur cette image (ci-dessus). Les fibres contournent le nœud pour continuer de faire circuler la sève.

Un arbre qui est noueux parvient tout de même à grandir.

Tu as toi aussi des nœuds au corps, à la tête ou à l’âme ? Ils sont plus ou moins gros, durables et douloureux.

Tu te dois de les accepter et d’honorer ton parcours, aussi sinueux soit-il. Et garde ton énergie à chercher d’autres itinéraires pour que ta sève inonde ton être.

C’est cela. Le véritable challenge de la vie.

Énergie de vie

Notre énergie de vie, notre motivation sont liées à l’acceptation lucide de nos nœuds.
Notre motivation est reliée à notre capacité à ne pas se bloquer sur eux. Et à agir.
Emprunter un chemin divergent pour continuer d’avancer, sans cristalliser notre attention sombre sur la marque ou la blessure : voilà la clé des champs, et des forêts ! 🙂

Personnellement, quand je vois un meuble en bois, j’adore ses fibres qui s’enroulent, se croisent et créent une « imperfection »:)
Et d’ailleurs, de ce nœud émerge une cicatrice. Le végétal repart ailleurs, ou juste en dessous par un petit bourgeon qui débourre de vie !

Un bois qui pousse très vite, sans nœuds est souvent un bois très cassant…

Observer la loupe de nos vies

Pour l’arbre, on parle de loupe quand le bourrelet de cicatrisation s’épaissit beaucoup. Il forme une boule de bois très dur.
D’ailleurs, certaines loupes se vendent à prix d’or tellement ce type de bois est unique et a de superbes qualités.

On pourrait parfois m’appeler « tête de nœud » tant ils sont nombreux ces blocages dans ma matière grise. Et je crois que toi aussi ?

J’arrive à voir les loupes de ma vie. Je n’ai pas dit mes loupés ! 🙂

En les acceptant et en marchant vers de multiples intersections, nous avançons vers notre canopée. Lieu d’un air toujours plus pur, peu importe les blessures de notre tronc.

La vraie motivation tient à cela. À cette force de toujours vouloir aller plus haut (oui, toi aussi tu as pensé à Tina Arena lol).

Nous gagnons ainsi en autodétermination, malgré les échecs, les blocages, les lourdeurs. Notre estime et notre confiance se solidifient dans notre bois mature.

Et nous sommes motivés ; profondément et authentiquement.

Nous pouvons faire un pas en avant, vers la forêt de notre existence, entouré de nos amis les Hents 🙂

Alors désolé Emmanuel Kant, ma vision de l’humain est beaucoup plus positive. Respectueusement 🙂

homme de dos avançant dans une forêt

Crédit photo Unsplash -zhang-kenny

Selon toi, la motivation est-elle meilleure quand tout s’écoule de manière linéaire  ?

Tu préfères regarder les  forêts d’eucalyptus ou les forêts de chêne vert ?

J’attends ton commentaire avec une grande motivation !

Découvre mes Billets d’humeurs en cliquant ici.


 

Crédit photo image à la une : unsplash  -yukitaka-iha-


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